mardi 28 mai 2013

Derniers kilomètres

Je reviens chez nous...

Nous sommes dans l'avion. Je vais raconter quelques petites choses ici et là, histoire de mettre un point final à cette saga.

Lundi soir: Dans le bistro où nous soupons avec Martin, le jeune serveur se présente à notre table et m'annonce avec enthousiasme:

- Ce soir, j'ai une belle tête de veau!

Je n'invente rien. Heureusement, le nom du plat ne m'étant pas étranger, ça m'aura évité de commettre un impair du genre:

- Ah mais pas du tout. Vous êtes tout à fait normal.

Martin réagit immédiatement:

- Allez maman, c'est ton dernier soir, prends de la tête de veau!

Je choisis donc ce plat en avouant au serveur: "je n'ai jamais mangé ça!"

- Ah je n'en mange pas non plus dit-il l'air complice, je n'aime pas ça. Mais c'est très bon!

Rassurant? Finalement : ce n'est pas mauvais, ce n'est pas bon non plus. Et puis c'est gélatineux comme si on mangeait des jujubes qui ne goûtent rien. À classer dans la liste "Forget it"! N'en déplaise à Martin!

Nous sommes revenus en marchant en trio cette fois-là!

Ici, on voit le bassin de Marie de Médicis dans le jardin du Luxembourg. Martin l'aime beaucoup, moi aussi. Il y avait deux canards mâles nageant paisiblement. Ils ont échappé à la vindicte populaire le jour de la manif!

Un papa, une maman, etc.

On a même lu par terre: "nous sommes tous nés d'un baron et d'une baronne".

Ah bon!

Nous avons déambulé dans ce jardin, savourant et la douceur de l'air et les derniers moments passés à Paris en bonne compagnie. Je me demande comment les palmiers ont résisté aux derniers jours!

Le palais qui est devenu un édifice administratif. S'y trouve maintenant le Sénat.

La faculté des Arts? En tout cas, c'est quelque chose d'approchant. Je me souviens de "arts" et pas du reste.

Vraiment belle architecture. Construction des années 1920.

Jean et moi avons fait notre au revoir au parc Monsouris, à la cité universitaire, et à notre fils. Ça, c'est la partie difficile du voyage!

Martin a dit "je suis un grand garçon!"

Moi je pense que je vieillis!

 

Pour finir, une dernière anecdote.

Mon amie Hélène qui est venue à Paris m'avait raconté avoir été abordée deux fois par une dame du genre bohémienne qui, faisant semblant de trouver un bijou en or par terre, le lui offrait en réclamant quelques euros en échange. Histoire de nourrir la famille. Il nous est arrivé pratiquement la même chose. Nous marchions. Un homme basané a poussé une exclamation de joie en nous croisant. Il s'est penché, a fouillé dans les feuilles par terre, ramassant un jonc en or. Il s'est mis à rire très fort nous prenant à témoin et nous tendant le bijou. On lui a tourné le dos et on l'a planté là.

Comme avait dit Hélène: "Ce sont des bijoux malchanceux. Ils se perdent tout le temps."

Nous avons laissé notre très joli appartement en fort bon état de propreté avec des fleurs en pot pour Martine. Elle nous écrit pour nous dire merci. Déjà!

Nous sommes encore dans l'avion. En route vers une autre aventure.

FIN

 

dimanche 26 mai 2013

Manif...

Journée de dimanche.

Après la soirée chez Martine nous avons fait la grasse matinée jusqu'à 9 heures. Une aberration qui ne nous arrive jamais à Lorraine. Par contre, en ce moment il est minuit quarante-cinq et on est presque frais comme des roses. En tout cas on vient de marcher une quinzaine de kilomètres...

Bon, commençons par une matinée que l'on a destinée à la virée chez le caviste qui dans ce cas précis se trouve être "une" caviste. Celle qui nous a donné de bons conseils avec Martin. On a acheté, après forces explications que je laisse à Jean le soin de retenir, les quatre bouteilles que l'on a le droit de rapporter au Québec. On a ėvité cette fois encore de choisir la petite note de fourrure! Il semble aussi que nos vins vont prendre un mois à se remettre de leur voyage en avion... Seigneur! Ils sont moins résistants que nous.

Il y en avait du monde dans le métro ce matin, je vous l'ai dit, c'est la fête des mères! Toute la France se déplace avec un bouquet de fleurs dans les mains.

Après un court dodo d'après-midi réparateur nous voici repartis à pied, visant le Grand Palais pour ses expositions, voire l'Opéra Garnier.

C'est là que les choses se sont gâtées. Nous nous sommes emberlificotés dans une manifestation monstre, dont le but était d'affirmer que nous sommes tous issus d'un papa et d'une maman et non pas de conjoints du même sexe. Pas question que les choses changent.

Regardez la petite vidéo et remarquez sur l'écran qui apparaît derrière à quel point la foule est dense. 150 000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs.

Plus possible de traverser les ponts, nous étions refoulés d'un endroit à l'autre par des policiers qui n'entendaient pas à rire. ( Même à 11h30 ce soir nous avons été détournés). Il y avait tellement de monde et tellement de bruit que l'envie nous a pris d'aller marcher au cimetière du Père Lachaise. Là au moins, personne ne risque de crier. Eh bien, le temps que l'on se rende au métro bondé et ensuite à l'autre bout de la ville, le cimetière était fermé.

La décision de rentrer chez nous à pied en partant du 20e arrondissement est un gros projet qui nous a redonné du pep.

Voyez la place de la Bastille quand le soleil commence à descendre sur l'Opéra Bastille.

Notre arrêt "pastis et cacahuètes", plus motivé par l'envie pressante de faire pipi que de boire, dans un café bulgare sans charme aucun, où un serveur ne parle qu'anglais et le proprio nous tape sur les nerfs, s'inscrivait dans cette journée parsemée de quelques imperfections.

La Seine est tellement haute que les petits trottoirs qui la bordent sont envahis par l'eau. Regardez les deux promeneurs au loin.

Nous sommes passés par le quartier latin, la Sorbonne, Cluny. Une sorte de retour en arrière déjà un peu nostalgique. On a soupé à 9h30 pour nous reposer les pieds, heureux, et nous voici retraversant tout St-Germain-des-Prés.

Juste marcher, s'orienter, regarder les édifices et les gens, sont des activités qui valent amplement le voyage et nous mettent en joie. On a retrouvé le petit cinéma où nous étions allés voir "Camille redouble" à l'automne.

Il fait un temps doux comme aux premiers jours. On ralentit le pas pour mieux savourer. On a réalisé que de ne pas trop cogner du talon ménage la cheville, l'orteil, les hanches, alouette. En arrivant à l'appartement, on s'est lancé le défi de monter nos cinq étages à pied. On est contents, on se fait croire qu'on est jeunes.

Aujourd'hui lundi, dernier jour. On voit Martin à 5h30 pour la soirée.

On a du ménage à faire (j'aime pas plus ça que toi, Hélène) des valises, des choses à prévoir. Si je vous écris, ce sera à l'aéroport ou dans l'avion.

Pour les assidus, un message: soyez patients!

Tant que ce ne sera pas ėcrit FIN, c'est que ce ne sera pas fini. Vous aurez peut-être un dernier petit dessin!

 

"Dîner" chez Martine

Ne vous attendez pas à un gros reportage ce matin. C'est le compte à rebours.

Nous étions reçus hier soir chez Martine.

Martin nous avait préparés aux us et coutumes parisiens... Apéritifs à 8 heures, souper à 10 heures, fin du repas autour de minuit! Nous sommes rentrés à minuit quarante-cinq!

Nous sommes allés acheter des chocolats fins chez Pierre Hermé pour notre hôtesse, une aventure en soi! C'est la fête des mères à Paris aujourd'hui. Ça achetait je vous dis et tout était raffiné et cher. Très le fun à observer.

Petit dîner exquis dans un restaurant thaïlandais. Soupe, poisson... Vraiment bon. Et il y avait de forts beaux bouquets de fleurs partout. La dame qui nous servait était adorable et tout à fait exotique et orientale dans son approche. Petits pas rapides et courts, grands sourires et petits saluts en joignant les mains, rire facile, français chantant et un peu laborieux. Politesse exquise.

Après un dodo de précaution, pour être frais comme des roses le soir, nous avons fait un peu de ménage, même ça c'est drôle ailleurs. Et ensuite nous sommes passés au Spa... Je blague!

J'avais une mignonne petite robe, j'avais peur de geler, je ne l'ai pas portée. Je l'ai regretté, tout le monde était bien élégant chez Martine.

Ce fut une soirée super agréable. Ils avaient invité Martin et une jeune et jolie avocate qui travaille au Sénat. De l'humour, un beau rire généreux.

Nos hôtes, Fabrice et Martine voyagent partout dans le monde et sont extrêmement cultivés. Ils ont vécu à New-York. Lui est philosophe et écrivain, elle est dans l'édition. (Je vous l'avais dit?) Toujours est-il que cette soirée m'intimidait. En fait, on s'est beaucoup amusé, ils adorent rire. Et le champagne coulait à flot. Les petites cuillères en argent étaient ornées de filigranes et délicieusement ajourées.

Il faut que je les prévienne qu'ils ne trouveront rien de ça chez nous si on fait un échange de maison! Ici par exemple j'aurais de quoi lire pendant des décennies.

Ils tenaient à rencontrer Martin, affirmant leur ėtonnement et leur admiration que ce dernier ait obtenu un poste d'enseignant à Paris. "Il fallait que sa candidature soit exceptionnelle". Ce sont eux qui beurraient la tartine pas moi! Mais je les ai laissés dire, tout sourire et fierté. "Ça n'arrive pas ici, que l'on choisisse un étranger quand des Français peuvent remplir le poste." Il y avait 70 candidatures et cinq finalistes dont quatre Français. C'était Martin le meilleur!

Martin s'est contenté de dire que ça devait être son jour de chance, ce jour-là!

Xxxx

C'est la fête des mères françaises.

 

samedi 25 mai 2013

Chagall

Eh bien, Chagall! Par quel bout vais-je bien pouvoir m'attaquer à cet immense personnage.

Il a une bien bonne bouille, Chagall, et en plus ce fut un ardent amoureux de sa femme Bella, et après la mort de cette dernière, des deux autres femmes qui ont partagé sa vie.

Sur son art, voici ce qu'il nous dit:

"J'ai choisi la peinture: elle m'était aussi indispensable que la nourriture. Elle me paraissait comme une fenêtre à travers laquelle je m'envolerais vers un autre monde."

 

En effet, il y a plein de personnages qui volent dans les airs dans ses tableaux.

Saviez-vous qu'il existe un dictionnaire pour comprendre les nombreux symboles des œuvres de Chagall? Nous avions un audioguide, heureusement. Il y a donc une longue histoire dans chacune des toiles avec un langage qui est propre à l'artiste. Ses tableaux sont des romans fantastiques.

Ça laisse pantois et admiratif!

Chagall a su s'affranchir des règles et des codes.

 

Le voici avec Bella, sa femme, qu'il épouse en 1915 à Vitebsk, et dont il dit:

"C'est comme si elle me connaissait depuis longtemps, comme si elle savait tout de mon enfance, de mon présent, de mon avenir, comme si elle veillait sur moi; je sentis que c'était elle ma femme..."

 

Les réfugiés. Homme avec son chat et femme avec enfant. 1914, encre de Chine.

Chagall est un juif de Russie qui vivra la guerre et en témoignera dans ses œuvres.

Il est un grand dessinateur et s'intéresse aux techniques de gravures.

(Il y avait de si belles gravures, Céline, tu te serais régalée).

"Depuis ma première jeunesse, j'ai été captivé par la Bible. Il m'a toujours semblé et il me semble encore que c'est la plus grande source de poésie de tous les temps. Depuis lors, j'ai cherché ce reflet dans la vie et dans l'Art"

On voit sa petite ville de Vitebsk sur plusieurs de ses tableaux et dessins.

Le chandelier et les roses blanches. 1929

 

Chez Chagall, les images du rêve construisent un monde qui n'est ni une fiction, ni une imitation du monde réel, mais qui constitue plutôt l'expression de la subjectivité de l'artiste, son prolongement dans le tableau.

 

Sa femme Bella

 

Songe d'une nuit d'été. 1939

Dans les rencontres d'apparence incongrue que l'artiste crée entre figures, animaux ou êtres hybrides, il crée une sensation d'apesanteur et joue sur les échelles entre personnages et arrière-plan.

Son identification à l'animal prend tout son sens quand on sait que, dans la spiritualité hassidique, l'animal est une parcelle du divin.

 

Ses tableaux réorganisent le réel et créent un univers magique. Ici, Chagall s'intéresse au vitrail et ça se sent dans ses œuvres.

 

Magnifique!

 

Il y avait beaucoup de tableaux et bien des périodes dont je n'ai pas parlé dans la création de cet artiste.

C'est impossible de choisir. Je ne suis pas contente, mais je m'arrête. Il le faut.

 

Esquisse pour la vie 1963-1964

 

Je laisse le monde de Chagall et vous aussi à regret!

 

Le Bon Bock

Un bonjour à Jacques qui est toujours le premier à me lire à 6 heures le matin. J'essaie de me dépêcher un peu pour lui. Xxxx

Ce matin j'ai répondu à quelques-uns de vos commentaires. La politesse voudrait que je le fasse pour tous, mais l'application que j'utilise pour vous répondre fonctionne comme un mal de ventre, et ça prend du temps. Ça va mieux pour écrire un article, heureusement. En tout cas merci à tous.

Pour ceux qui me suivent et attendent avec impatience le nom du fameux fromage de la vache rousse que l'on lâche lousse dans les champs au printemps, j'ai demandé à Martin. Il s'agit du fromage Salers, comme le nom de la vache. Franchement, j'aurais dû savoir ça!

Si vous venez à Paris en mai, ça vous prend:

-un solide entraînement de base à la marche. Je connais une excellente entraîneure avec certificats de compétence et tout. Elle s'appelle Micheline.

-d'excellents souliers, des vêtements qui sèchent vite (vive nos pantalons Merrell), un petit duvet, (Jean insiste: du linge chaud) un imperméable et un parapluie.

- si possible un iPhone ou un iPad pour vous repérer.

Et le bonheur est dans la ville!

Bon, notre jeudi. Deux points marquants ressortent au milieu des usuels et constants plaisirs. Il s'agit de notre visite au Musée du Luxembourg voir Chagall sur qui je ferai plus tard un article. Et ensuite de notre rencontre avec Martin à un resto tout spécial.

Le Bon Bock, au pied de la butte Montmartre, est le plus vieux bistro de Paris. J'y suis allée parce qu'un ami artiste, Maxime Lacourse, y a exposé des tableaux (derrière la tête de Jean) et peint des fresques (la grande sur le mur du fond derrière le lustre, représentant Toulouse-Lautrec). C'était un incontournable pour moi.

Vous ne voyez pas bien? Allez-y!

À noter, déjà l'extérieur du bistro est très typé avec les nombreuses petites fenêtres à carreaux, et les volutes peintes par Maxime. Mais en plus on nous annonce : on sert de la vache Salers! C'est tout dire.

Si vous avec vu le film Midnight in Paris, ce bistro en a la couleur, le cachet (lustres, becs de gaz, vieux piano, tableaux) et ses murs résonnent encore des conversations de tous les artistes qui s'y sont rencontrés.

La propriétaire des lieux nous a aimablement fait visiter la salle du fond où Toulouse-Lautrec et ses amis passaient leurs folles nuits enfumées. On nous a aussi gentiment servi le digestif que l'on a bu à la santé de Maxime.

Au repas Martin insistait pour que je choisisse la tête de veau. Mon souvenir du pied de porc pané m'ayant rendue prudente, je ne l'ai pas écouté, ce qui a bien déçu mon fils! Il adore nous entraîner hors des sentiers battus.

Je voulais aussi vivre l'expérience de boire de l'absinthe (qui a un peu brûlé le cerveau de Van Gogh et d'autres artistes qui en consommaient abondamment). On en sert à ce bistro. Mais il y a une limite à mes capacités quotidiennes! Je vais me reprendre, peut-être.

En rentrant, nous sommes passés par le quartier de La Goutte d'Or, le préféré de ma sœur. Martin tenait à ce que je te le dise Marie!

Ce soir samedi (tard) nous sommes reçus à "dîner" chez notre propriétaire, Martine. On s'en va courir les chocolats fins dans Paris pour les lui offrir en cadeau.

Jean me dit: "tu n'as pas raconté ceci, as-tu dis cela, etc." Ben oui, ben oui, je comprends, mais j'ai pas que ça à faire, moi,

À plus tard avec Chagall.

 

vendredi 24 mai 2013

La madone et l'enfant

Lorsque j'ai dessiné Hélène à la Van Gogh, et que je vous ai lancé une sorte de défi à tous, j'ai reçu de Micheline cette magnifique photo. Il me semble que la méthode Signac si minutieuse et en tout petits points, ça pourrait donner quelque chose de beau. Je n'en ai pas eu le temps mais la réalité de cette image vaut bien des tableaux et bien des voyages. J'ai connu Micheline, elle avait trois adolescents qu'elle rėveillait le matin pour qu'ils se rendent à l'école. Elle a maintenant quatre petits enfants!

Cette photo m'attendrit énormément, j'ai eu envie de la partager avec vous ce matin. D'autant plus que mon aventure d'hier à la Villette est publié (article précédent). Ouf! Je suis à jour dans mes récits.

Micheline et Owen, je vous embrasse.

 

jeudi 23 mai 2013

La Villette

Nous sommes partis ce matin par temps ensoleillé et froid, bon pied, bon œil! Destination les jardins de la Villette et le bassin. On veut faire la croisière du parc de la Villette vers la Seine en franchissant les ėcluses.

Notre petit goûter sous le bras, on en a pour environ 1 1/2 heure à visiter les jardins de la Villette avant l'embarquement. Cette promenade commence par les jardins des miroirs qui auraient besoin d'un bon frottage au sortir de l'hiver, pour arriver aux jardins passagers, potagers écologiques qui en ce moment ne sont pas bien avancés. On enchaîne au jardin de la treille, dont on dit qu'il s'agit de huit terrasses parsemées de fontaines parmi les ceps de vignes. Pas une fontaine ne fonctionne, trop tôt sans doute. Il y a beaucoup d'aménagements pour les enfants comme les jardins des vents et des dunes, et autres petites attractions. Les petits qui y jouent semblent visiblement s'amuser.

Il fait de plus en plus froid mais on est déterminés à marcher avant de s'assoir dans la péniche. On passe dans le jardin des bambous (j'aime beaucoup les bambous) et il commence à pleuvoir... Un peu plus loin il grêle! Fortement! Vraiment! Si, si! Même Jean n'en croit pas son parapluie couvert de grêlons!

 

Brusquement le soleil revient. Ce va-et-vient entre soleil et pluie, en passages subits, durera toute la journée.

Il a fait 6 degrés à un moment donné. Quand je pense que j'hésitais à apporter nos petits duvets à Paris, c'est Jean qui a insisté, le brave homme.

Certaines structures, comme la géode au loin, valent le coup d'œil. On y trouve un iMax pour enfants.

Ce futur point d'intérêt ici à gauche nous laisse perplexes. On l'observe un moment:

- Il est évident, dit Jean, qu'ils ont suivi le plan à la lettre! Ne reste plus qu'à poser le gyproc!

Et je suis sûr qu'ils ont l'eau courante, il suffit qu'il pleuve. Ajoute-t-il en guise de conclusion.

On décide de piquer tout de suite vers le quai cherchant un coin plus chaud pour se restaurer.

On se plante debout pour manger cherchant à s'abriter du vent. Il y a de nombreuses tables dehors, toutes vides, et une française morose qui surveille en fumant sur le pas de sa porte. Jean lui demande si on peut s'asseoir discrètement tout au fond. La réponse est NON. On aurait pu acheter quelque chose, mais finalement elle est trop bête, elle ne nous mérite pas. On reste debout! Elle a du recevoir des grêlons sur la tête!

Voici notre plan de navigation. Je ne vais pas vous le décrire. Une expédition de 2 1/2 heures, incluant quelques écluses à traverser, temps que j'emploirai à terminer mon article d'hier avec Martin.

C'est vraiment intéressant et agréable à faire. On a une toute autre vue sur Paris.

 

Nous sommes prudemment installés à l'intérieur. Je suis assise à côté du pilote. Les optimistes qui sont sur la plateforme à l'extérieur passeront leur temps à entrer et sortir aux caprices du temps.

Je vous ai fait quelques petits vidéos. D'abord une écluse, ensuite la voûte souterraine et pour finir les bateaux qui s'installent à demeure le long de la Seine. Les gens y vivent à l'année, payant jusqu'à 12000 euros par an, dépendant de la grosseur du bateau, pour louer leur espace. C'est moins cher qu'un appartement!

 

 

Je ne vais pas gagner de concours avec mes vidéos mais la croisière est intéressante.

La cathėdrale Notre-Dame de Paris derrière une vitre pleine de pluie.

 

C'est bientôt la fin, on débarque à Orsay.

Et voilà! On se lance dans le grand froid... Pour aller prendre le pastis, et plus tard, souper en se rapprochant de notre quartier.

 

Enfin attablés dans un restaurant chauffé et confortable, nous sommes pour ainsi dire assis DANS la rue, mais du bon côté de la vitre dit mon mari.

Voilà! On s'est bien amusés.

 

Finale Parisbouffe: du lapin à la moutarde et tagliatelles. Autre restaurant, autre recette. Excellent encore une fois. Et encore un baba plein de rhum! Ça réchauffe!

Jean est au lit tôt ce soir. Il m'attend en lisant une BD que Martin nous a apportée et qui donne plein d'informations pertinentes sur les sous-bassements du Louvre. Martin nous a apporté trois BD instructives et fort bien faites, en nous donnant un petit cours enthousiaste sur chacune d'entre elles. Jean en a lu une un soir tard, après une grosse journée. Le surlendemain Martin a posé des questions. Moi j'avais pas étudié et j'ai eu zéro. Jean avait bravement tout lu et ne se souvenait de rien. Il a eu zéro aussi.

Je signale que le professeur n'a rien perdu de son sourire et de son ardeur.

Hier soir, j'ai prévenu Jean qui lit sous l'effet de la petite pilule qu'il vient de prendre parce qu'un ours ronfle à ses côtés la nuit:

- Jean, tu vas encore rater ton examen!!!!

 

J'ai oublié une dernière petite anecdote.

Il nous est arrivé à Jean ou moi d'avoir un petit quelque chose de pris dans la gorge qui gratte et nous fait tousser. Hier en marchant, nous revoici tous les deux, toussant chacun notre tour. Je dis:

- Ben voyons donc! Il doit y avoir une poussière moyenâgeuse dans l'air de Paris!

- C'est de la poudre d'os! Affirme tranquillement Jean en guise de conclusion.

 

Voilà! La vita è bella! dans les vieux pays.

 

mercredi 22 mai 2013

Ah! La soupe!

Pour bien comprendre notre début de journée je vous donne une information sur notre souper d'hier dégusté dans un petit bistro, tout près de notre appartement. Nous étions fatigués, ne voulions pas manger trop lourd, mais sans avoir le goût de chercher notre endroit. Juste à deux pas, ils offraient à la table du soir: des souris d'agneau (ce sont des jarrets) mijotés avec légumes et frites maison. Pas vraiment léger. Qu'à cela ne tienne... un souper de marcheur! On a pris ça. Délicieux.

Mercredi matin.

Nous nous sommes rėveillés à 8 heures, reposés, nos fenêtres grandes ouvertes sur les toits de Paris et le soleil. Les oiseaux chantaient.

Jean: Ils sont quand même bien élevés les oiseaux de Paris je trouve! Tu nous vois gérer des oiseaux qui entrent dans l'appartement et chient partout?

Je me suis mise à rire... Un peu plus tard, toujours au lit, Jean s'informe tendrement:

- Alors mon ti-minou, tu l'as bien digérée ta souris?

Encore un irrépressible fou rire. Le ton de la journée était donné!

On a rendez-vous avec Martin à 10h30 à la Cité Universitaire. Martin est déjà dehors, avec son sac à roulettes pour faire ses courses, tout un plan d'action en tête. L'entente étant de partager un peu son quotidien et de prendre le repas du midi chez lui.

On passe par le parc Monsouris ( je l'ai pas fait exprès je le jure, aucun rapport avec le souper d'hier) pour se rendre au marché. Martin y fait souvent son jogging. C'est très très joli.

 

"Je dois d'abord m'arrêter à la bibliothèque" dit Martin en s'excusant. On se demande bien pourquoi. Nous on aime tout faire. Mais Martin a un horaire plus planifié que le nôtre. Par exemple conférence ce soir, souper avec des collègues. Bon, revenons à la bibliothèque, dont Jean remarque le nom peu commun:

- Ça jette un froid sur le lecteur! dit-il à Martin.

Moi je me bidonne derrière.

 

Je dois aussi passer à l'épicerie avant le marché dit Martin toujours en s'excusant.

-Ne te gêne pas dit Jean. Prends tout notre temps!

- Il me fait toujours rire! Dis-je à Martin, et ce dernier de répondre avec humour:

- Ça augure bien pour les trente prochaines années!

Que Dieu l'entende! Amen!

 

Martin se glisse avec aisance dans la foule au milieu des marchands et clients, avec leur chien bien souvent. Jean suit tant bien que mal avec le cabas. Martin a choisi ses commerçants préférés qui le lui rendent bien. Les conversation s'engagent. Des légumes pour faire une soupe?

Qu'à celà ne tienne. La marchande sort tout ce qu'elle trouve de meilleur pour mettre dans la soupe. Parlant de ses carottes fraîchement cueillies, elle dit:

- Vous savez vous pouvez mettre les feuilles aussi dans votre soupe, elles sont toutes fraîches.

Un débat s'ensuit entre deux commerçantes du même kiosque. L'une est d'accord, l'autre pas. Elles s'approchent chacune leur tour de Martin pour dire, sotto voce, faites ça, faites pas ça.

- Vraiment? Interroge Martin en prenant à témoin les deux vieilles dames qui attendent en s'impliquant dans l'échange. Qu'est ce que vous en pensez, dit Martin, vous croyez que ça va être bon?

- Ah non! dit la dame. J'ai déjà fait ça et j'ai pas aimé du tout.

- Ah mais si, insiste la marchande, c'est très bon! En mettant obligeamment une botte de persil, cadeau de la maison, dans le paquet.

Et ça continue comme ça pendant un moment. La marchande me dit que Martin vient souvent la voir. Et les deux vieilles dames de surenchérir:

- Et ce qui est bien, c'est qu'il a gardé son accent!

Martin voudrait bien que Jean choisisse les épinards, question d'efficacité.

- Ah non, dit Jean qui trimballe les paquets. Je veux bien faire le mulet mais ça s'arrête là.

On passe au comptoir des fromages. Et là une autre aventure commence.

La fromagère aux bonnes joues rondes aime visiblement ses produits. Sa fille a les mêmes joues et les mêmes traits et a suivi des cours dans le domaine.

- J'aime tellement le fromage me dit-elle les yeux brillants!

Le mari s'implique mais sert les autres clients. Les deux dames ont visiblement décidé de donner un cours au sympathique jeune Québécois qui vient souvent les voir. Et là, ça dure un moment parce que pour un seul fromage on remonte jusqu'à la vache. La fromagère va sur internet pour nous montrer la bête qui dit-elle a la même couleur de manteau que le polar de Jean! En effet!

Cette bonne bête, donc, la Salers vit en Auvergne et passe l'hiver dans l'ėtable. Ça donne le Cantal. Mais au printemps on relaxe l'animal dans les prés verts et le lait change de goût, le fromage devient jaune, et on fait l'extraordinaire fromage qu'on goûte avec délice en souriant et dont j'oublie le nom. J'ai honte! Je demanderai à Martin.

J'étais gênée de prendre des photos... dommage, elles avaient de bonnes bouilles ces fromagères.

Reste la charcuterie-boulangerie dit Martin.

Jean qui surveille les paquets nous regarde par la fenêtre, mais il va entrer, rassurez-vous.

J'ai demandé la permission de prendre quelques clichés.

Martin voudrait de la quiche au boudin noir.... Dans laquelle il y des pommes et autres bonnes choses! Il n'en reste plus. Heureusement dit Jean!

Mais malheureusement il reste un PIED de porc pané que Martin achète tout de suite. Notre fils tient absolument à nous sortir des sentiers battus et s'en amuse énormément. Attendrissant! Mais les quiches et pâtés sur lesquels on a mis la "patte" nous semblent très bon. Dans le rayon des desserts, c'est exceptionnel selon notre guide et on le croit sans peine. Rien qu'à voir, on voit ben!

On finit notre tournée, chez le caviste. Et rebelote!

La description des vins est très colorée. Il y a ceux avec une note de framboises, ou de petits fruits sauvages etc., mais dans un même vin, il y a différentes touches de saveur, dans chaque gorgée. Un des produits évolue sur un goût de fourrure (sic) pour terminer sur une finale de cuir. Nous n'avons pas choisi celui-là. Le cuir on veut bien, mais autant que le poil soit enlevé dessus. En tout cas, l'enthousiasme aidant, on a choisi pour ce dîner un bien grand vin blanc qui coûterait dans les soixante dollars au Québec. Ici c'est la moitié. Merci à Marie-Andrée qui a fait un cadeau à Martin pour cette occasion.

On arrive à la maison du Canada où Martin habite. Remarquez le mulet qui porte les paquets et dont le manteau s'apparente à celui de la vache.

Il faut bien défaire les emplettes. Jean et moi hachons les légumes pendant que Martin démarre ce qu'il appelle sa soupe hebdomadaire. Le chaudron n'étant pas très grand, on le remplit à ras bord de légumes. Un peu de bouillon et hop, on obtient quelque chose qui sent bon mais que je suggère de nommer plus justement "potée de légumes".

- C'est facile en rentrant le soir de manger sa ration de vitamines avec un peu de fromage et une petite viande, dit Martin.

Je veux offrir un plus grand chaudron à Martin qui refuse. Le prochain appartement où il ira habiter (la cité universitaire est obligatoirement une mesure temporaire) aura sans doute une cuve à laver la vaisselle plus petite que le chaudron lui-même et pas de place pour le ranger. "C'est ça être parisien, on voit bien que tu ne connais pas les appartements à Paris."

Notre vin blanc, un Baune Marconnets, est divin! Tout le monde est en joie et savoure, même la novice que je suis.

 

L'appartement de Martin est grand! Selon les standards. Je suis au fond pour prendre la photo! Les garde-robes, oublie ça! Avant l'étalage de nos emplettes, tout était fort bien rangé.

Le fameux pied de porc! Eh bien! On pourra dire qu'on en aura mangé. Une sorte de gélatine finalement. J'ai dit bienveillamment à Martin:

- Ça doit être bon pour les ongles et les cheveux.

Tout le reste était divin, soyez rassurés.

Une mention spéciale pour les pruneaux au vin, préparés par Martin, et qui marinent depuis quelques semaines. Jean est conquis et moi aussi.

En sortant, la cité universitaire était bloquée par des CRS et des manifestants qui en avaient marre de quelque chose... Nous avons fait le tour du parc et trouvé une autre porte.

L'heure de pointe près de l'Hôtel-de-ville dans le marais. Y a du monde!

Sur la rue "roi de Sicile" je cherche un petit chapeau qu'une dame portait à Giverny. Un adorable petit chapeau s'apparentant aux bonnets africains ou au béret crocheté. Difficile à décrire, mais un coup de cœur pour moi. La gentille dame m'a dit "je l'ai acheté dans le marais sur la rue "roi de Sicile".

Je ne l'ai jamais trouvé! Enfin, la rue oui, le chapeau non.

Et en plein milieu on tombe sur la foire annuelle de la diversité qui dure 10 jours. On nous explique qu'il s'agit de la diversité des productions artisanales. Ce sont tous des artisans qui vendent leurs produits alimentaires et autres.

Jean magasine ses cadeaux!

Finalement on mange japonais et on rentre à pied!

Une bien belle journée.

Voici en prime un petit vidéo sur la mise en herbe des vaches Salers au printemps 2012!

Il y a une petite parenté d'esprit avec Pinso qui dėcouvre son parc au printemps.

http://www.dailymotion.com/video/xq45a4_mise-en-herbe-2012-des-vaches-salers-a-l-elevage-vincent-pescher-earl-en-livradois_animals#.UZ5W6MsaySM