lundi 26 mai 2014

Cluny et La Gueuse

(Je continue mes récits avec un peu de retard.)

C'est dimanche (25 mai), jour de marché, on y va toujours.

Nous avons besoin de quelques victuailles.
J'ai rarement vu autant de fleurs empilées les unes sur les autres. Et elles étaient belles.

C'est la fête des mères françaises.
Il devait y avoir du monde aussi dans les boutiques de macarons!
Chez un fleuriste, certains arrangements de fleurs rares et fort belles coûtaient 48 euros.
Nous avons rendez-vous au Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, cet après-midi avec Martin.

Ce musée a une importance que je ne lui soupçonnais pas. Nous passons d'une salle à l'autre, découvrant des trésors et richesses variés.
Le médiéviste nous raconte plein d'anecdotes. Ça rend les choses plus tangibles, plus vivantes.


C'est un musée dont une partie, les thermes du nord de Lutèce, est le seul monument gallo-romain majeur conservé en élévation à Paris. Sa voûte culmine à 14,70 mètres.
On verra des statues provenant de Saint-Denis, de la Sainte-Chapelle, etc. et d'autres pièces provenant de Notre-Dame de Paris.
Beaucoup de monuments ont été brisés pendant la révolution et on garde ici les fragments des originaux. Sur place les oeuvres ont été restaurées.

On admirera une imposante collection de vitraux datant des douzième et treizième siècles. Ici, vous voyez Saint-Martin, soldat, moine, évêque, important missionnaire de la chrétienté, que l'on reconnaît toujours par un geste qu'il posa de couper son manteau pour en donner la moitié à un pauvre.

Le reconnaissez-vous?
Saint-Denis se promène toujours la tête dans ses mains.
Et comment reconnaît-on Saint-Jacques?
Par la coquille (St-Jacques) qui orne son chapeau.

C'est Martin qui nous présente tous ces petits détails.

Et Saint-Paul dont je n'ai pas de photo ici, a toujours la figure un peu longue et il est chauve.

Retable d'église richement sculpté et racontant la vie du Christ. On en verra plusieurs. Tous très détaillés, on peut les observer longtemps pour en découvrir l'imposant travail.
Coffrets de mariage datant du début du 15e siècle.
Bois, os et corne.
On voit bien les petites plaquettes d'os sculptées et fixées les unes à côté des autres.
Elles racontent des scènes de la mythologie grecque.
Superbe vase décor héraldique. 1465

Ce vase est une des oeuvres les plus spectaculaires de la faïence lustrée hispanique.


Un reliquaire. On en a vu plusieurs et de toutes les sortes. Celui-ci mérite une petite mention. Vous voyez l'espèce de pastille en verre devant l'enfant Jésus? S'y trouve la relique de l'ombilic de Bébé Jésus! Seigneur (c'est le cas de le dire) il y a quelqu'un qui a été visionnaire dans la crèche de Bethléem ou dans les jours qui ont suivi, peut-être lors de la présentation au temple de l'Enfant-Dieu? Cette même personne était-elle présente à la circoncision?

 Je n'ai pas pensé à tout ça moi quand j'ai eu mes enfants. J'aurais peut-être dû!

Correction : Martin dit en souriant qu'il existe aussi quelque part des reliquaires du Saint-Prépuce!


Six superbes pièces de tapisseries immenses de "La Dame à la Licorne" ornent les murs d'une salle entière. Chacune représente des scènes illustrant les cinq sens et un sixième, celui de l'entendement et du coeur.
Ici aussi on voit l'ancêtre de Pinso. Mon chien a de nobles origines. Je le savais.


La visite s'achève, on nous a pour ainsi dire mis dehors à la fermeture.
On se retrouve au soleil de 18 heures.

Jean et moi pensions à un petit souper sur la rue Grégoire, mais Martin a d'autres projets. Il a envie d'une bière et veut nous faire connaître la Brasserie La Gueuze. 
- Entre 5 et 7 on a un format double de bière pour le prix du simple. 
Ni Jean ni moi ne sommes amateurs de bière mais Martin a de l'enthousiasme.
- Mais oui je vais vous faire goûter quelque chose de bon. On peut manger aussi, il y a de la saucisse...
On fait la grimace.
- Il y a autre chose aussi. Je suis certain!
Allez, on y va.


Martin nous fait la promotion de La Gueuze, la bière ainsi nommée, qui en est une à fermentation dite ouverte, sans levure, etc. Elle est censée être un peu sucrée, une sorte de fabuleux jus de pomme. Bon, j'en oublie. On en commande deux. Les verres sont énormes. Jean et moi, sceptiques, partagerons. (S'il n'a pas attrapé mon rhume jusqu’à présent, c'est qu'il ne l'aura pas.)
Les bières arrivent. Martin rappelle le serveur:
- Il y a une mouche dans ma bière!
- Ah mais c'est normal ça. C'est de la mouche à bière, dit le serveur en secouant la tête, laissant entendre par là que tout est dit, et que nous sommes bien bêtes!
Il repart et quelques secondes plus tard revient avec une autre bière. (On souligne ici qu'il n'y a tout simplement plus de mouche qui flotte.)
On goûte au précieux élixir.
- Mais c'est bon ça! S'exclame la mère étonnée.
Et glou, et glou! J'en cale plusieurs gorgées. Martin est fier de moi. Mon père aussi du haut du ciel.


On décide qu'on va manger là et rebelote: on se commande deux autres pintes de bières.
Le serveur qui se décoince devant notre bonne attitude revient sur le sujet de la mouche à bière. Et nous explique que les grandes cuves ouvertes, forcément, attirent plein de petites bêtes. Il y a des araignées aussi... Nous dit-il, tout ça est normal.
J'ai la vision de souris qui tombent dans les cuves et s'y noient. Mais c'est normal, ça donne de la bonne Gueuze.
Une bien belle expérience finalement. 

On rentre tard, à pied, la tête en l'air et le coeur heureux.
Mais le mal de cœur m'a prise dans la soirée. Tiens donc! J'ai bu de l'eau chaude (l'eau de la Seine) et tout est rentré dans l'ordre. J'ai fait un bon dodo.

Il n'y a que Jean pour se plaindre que je ronfle un peu trop!

3 commentaires:

  1. Si je collais ici tout ce que famille et amis m'écrivent directement, il y aurait beaucoup de commentaires et ils me voleraient la vedette. Aujourd'hui ma belle-sœur me dit, entre autres choses:
    J'ai bien aimé l'histoire de la bière et cela m'a fait réaliser que si Martin s'y mettait il pourrait vous convaincre de n'importe quoi, genre déménager à PAT, ou à Paris, ou à Rome, de lui faire une petite sœur, et vous n'y verriez que du feu et ne regretteriez jamais de lui avoir obéi.
    Elle n'a pas tort!

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  2. Voici ce que me dis de la dame à La Licorne, mon amie Céline:
    "Nous avons visité le musée de Cluny lors de notre voyage à Paris, Claude et moi. Je rêvais de le voir et n'ai pas été déçue. L'ensemble de la Dame à la licorne est une de mes expériences esthétiques marquantes. Nous sommes restés je ne sais combien de temps à les contempler avant de les quitter à regret. Si je retourne à Paris, je retourne les voir, c'est certain. Quant au reste du musée, passionnant, j'imagine combien ce fut intéressant de le visiter en compagnie d'un médiéviste du calibre de Martin. Chanceux!"
    Elle a bien raison!

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  3. À ma connaissance, pour ce qui est de lui faire une petite soeur, Martin est foutu.

    Je souris toujours un peu devant les reliquaires. Tant de reliques de la Vraie Croix ou du Saint Suaire. Le coeur du Frère André à quatre ans…

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