vendredi 9 mai 2014

Visites guidées

Claude Marti (oui, oui), guide conférencier depuis 24 ans, vous ouvre les endroits les plus secrets, ignorés des autres visites, de Saint-Germain-des-Prés. Incroyables jardins, passages et cours très privés. Réfectoire et chapelle cachée, caves et première guillotine. Parcours à 10 mètres sous terre, etc. On y va!

 

Voilà c'était la visite guidée de notre avant-midi. Très dense! On voit Marti avec la veste noire. Il avait une voix puissante capable de couvrir tous les bruits ambiants et son "savoir" était hallucinant. Impossible à mémoriser.

 

 

 

Même en écoutant très attentivement.

(On a eu zéro à l'examen de Martin dans l'après-midi. Quoique... Peut-être un peu plus, nous allons attendre notre bulletin de notes).

 

Les petits en avant, les grands derrière, insiste Marti. Jean et moi avons fait la visite séparés!

Un coup d'œil en l'air de temps à autre. On a bien le droit.

Vous pouvez suivre un peu partout la casquette "Québec" de Jean en bleu royal. Remarquez encore le reflet des édifices sur le toit de voitures.

Le Procope:

Le plus vieux café de Paris, fondé en 1686, où seuls les hommes pouvaient aller. Les femmes restaient à la porte dans leur carosse et on pouvait leur y servir quelque chose. Martin mon fils est déjà allé là.

On est passés devant l'apart d'un imprimeur qui après avoir écrit ses articles sonnait une petite cloche (toujours là) à sa fenêtre pour que les commis de l'imprimerie juste en face viennent chercher son travail.

Savez-vous ce que sont les boules de moulin? Des boules de bois grosses comme un ballon, avec des compartiments dans lesquels on glissait des messages pour les faire ensuite suivre le courant des rivières jusqu'à destination. Il y en a encore beaucoup d'enlisées dans les sables au fond de l'eau. On fabrique maintenant des boules de moulin en guise de bijoux pour y insérer des mots d'amour. J'ai hâte de voir si je vais en recevoir une!

La place de la guillotine... Une petite rue étroite, étonnamment. Une femme pouvait sauver un condammé en l'épousant à la dernière minute.

Bon j'en passe tout plein. On a vu la cour intérieure et la maison d'Eugène Delacroix, celle de vedettes de la chanson et du cinéma. On est allés sous terre voir les anciennes murailles et les tours de guet espacées de 60 mètres puisque les flèches de l'époque atteignaient 30 mètres. Tellement d'information, il faut venir.

Un p'tit dîner de brandade de morue et on court à l'opéra Garnier, deuxième visite guidée.

 

Vite, vite, on ne veut pas rater le début.

Nous avons une guide compétente, à l'accent inimitable. Une partie de mon cerveau à été occupé tout du long à essayer de l'imiter. Ça allait comme suit:

Icîîche on aprecoîîche la Pythiiiiie éïche là-bas il y a le grand escaliéèche!

Martin dit que cet accent très maniéré est typique de certaines authentiques parisiennes de souche.

Adèle d'Affry, une bien jolie duchesse, modela cette Pythie de Delphes, signant sous le pseudonyme masculin de Marcello. Elle dut se servir d'un homme comme modèle et s'inspirer de son propre buste pour compléter sa statue, ce qui fit scandale à l'époque (1870).

Conquis par l'œuvre, Garnier demanda de l'acquérir et l'installa sous le grand escalier.

Le grand escalier.

 

La bibliothèque où tous les livres traitent d'art, de musique, etc.

 

Maquettes de décor d'opéras.

Encore.

Le plafond de l'opéra tel qu'on le voyait en 1872. (Reproduction à l'échelle réduite)

Dans son état actuel. Il a été repeint par Chagal. L'électricité a beaucoup simplifié le nettoyage des lustres. (On s'en doutait)

La salle de spectacle. Les balcons.

On prépare un spectacle, les rideaux, qui ne sont pas des rideaux mais un coupe-feu très habilement peint, ne sont pas fermés. Tout du rouge partout! Jamais de vert qui porte malheur.

Salon inspiré de la salle des miroirs de Versailles. Seuls les hommes y étaient admis au départ ainsi que les danseuses de l'opéra que ces messieurs pouvaient taponner à leur aise loin des regards de leurs épouses. Mais une curieuse bien née a un jour "mis son pied à terre" et est venue dans la salle en entraînant toute sa "gang" d'amies avec elle. Cela fit grand bruit mais le mal était fait. Les dames y vont depuis ce temps, la preuve j'y étais.

Dėtails du plafond. Lever la tête est toujours récompensant.

Devant l'opéra, la rue qui mène à la Seine se devait de n'avoir aucun arbre, pour que les troupes et les canons puissent agir rapidement en cas de problème. Rien à signaler pour aujourd'hui, Dieu merci!

Pour finir: vous savez qu'on ne dit pas "bonne chance aux acteurs".

C'est à l'époque qu'on a commencé à leur souhaiter "plein de merde". (Sic)

Parce que beaucoup de crottin de cheval à la porte de l'opéra signifiait beaucoup de calèches et donc une foule de spectateurs. Le succès allant de pair.

On a retrouvé Martin devant l'Opéra. En marchant on remarque cette église dont on lui demande le nom:

- L'église Saint-Michelle et Saint-Jean

- Incroyable, prends-nous en photo devant!

Et Martin éclate de rire de sa bonne blague facile, que nos esprits farcis d'informations depuis le matin n'ont pas saisie. Il nous le remettra sous le nez avec beaucoup de satisfaction un certain nombre de fois.

On a marché, pris l'apéro et une petite assiette d'entrée quelque part, marché encore, soupé ailleurs, fait des plans pour d'autres sorties, et nous sommes quittés vers 9h30.

Là il est minuit. Vous n'en saurez pas plus.

(Mes deux hommes sur la photo)

 

J'espère que Jacques est content. Avec la Presse du samedi, vous en avez pour un boutte!

 

3 commentaires:

  1. Votre blogue, c'est ma Presse du samedi, avant café et débarbouillage. Je vais me payer quelques excursions "visite guidée" pour farcir mes méninges qui n'en retiennent pas beaucoup autrement. Pur ravissement que de revoir l'Opéra Garnier si bien guidée ici.
    Très heureuse de vous lire chère soeur, votre écriture est toujours aussi juste et captivante.
    bisous,
    ma.a

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  2. Ah! Que je suis contente de savoir l'origine de "merde" pour les acteurs et autres performeurs. J'adore comnaîtrel'origine des expressions, c'est toujours fascinant. Merci pour le beau tour guidé. Et dis à Martin que je lui offre mon premier grand rire de la journée. Bel humour! J'adore!

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  3. Cf. l'église Sainte-Michelle et Saint-Jean : Je vois qu'il y en a d'autres qui sont méchants comme celui qu'on nommera pas mais ses initiales sont RG – compte jusqu'à dix, Michelle, combien de fois faudra-t-il te le répéter ?

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