jeudi 15 mai 2014

Siècle passé, et présent.

La journée est radieuse.

On s'en va retrouver Martin pour le repas du midi près de la Sorbonne. Il doit participer à un événement pour souligner la fin de carrière de sa directrice de thèse de la Sorbonne, vers 3 heures.

On mange au Chalet St-Michel et Martin y va pour le "lapin à la moutarde" dont on lui a parlé.

Un bon moment d'échanges et de projets.

Passage chez le caviste préféré de Martin et ensuite chez un traiteur. Il semble que tout le monde ira de son apport en "boire" et en "boustifaille" à la fête. Ça promet!

Laissons le médiéviste aller à ses affaires.

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Le long des grilles du jardin du Luxembourg, rue de Médicis, se tient une exposition de 80 photos géantes, intitulée Terres de Paix 14-18.

Terres de paix 14-18 explore le théâtre d’un conflit qui a duré 1567 jours du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918.

Les panoramas du photographe irlandais Michael St-Maur Shell dressent l'inventaire des champs de bataille tels qu'ils nous apparaissent aujourd'hui. Le photographe et le regard de l'historien se rejoignent pour visiter, dans la saison appropriée, les lieux qui ont vu disparaître plus de 9 millions de personnes et toute une génération de très jeunes soldats.

Jean et moi prendrons le temps de bien profiter de cette exposition et d'en lire toutes les informations. Tout en intercalant de petites poses dans le jardin lui-même pour se détendre un peu. Vous voyez les fleurs du jardin dans les trois photos qui suivent.


Je prendrai quelques photos des "photos elles-mêmes" de l'exposition, tant bien que mal. Elles sont belles et émouvantes, on en aura au moins une idée. Les traces de paysages sacrifiés où les constructions parfois intactes rappellent la présence des hommes qui combattaient, quels que furent leurs camps, pour une certaine idée de la civilisation.

Inventé aux États-Unis en 1874 pour parquer le détail, le fil barbelé devint l'obstacle le plus commun pour ralentir les fantassins. Le bruit des marteaux sur le métal des piquets attirait le feu ennemi. Pour pallier cet inconvénient les Allemands conçurent un pieu métallique doté d'une pointe en spirale qui pouvait se ficher dans le sol en silence. Ils furent fabriqués par centaines de milliers et sont encore utilisés par les fermiers. Leur extrémité à tire-bouchon leur a valu le nom de queue-de-cochon.

Vestiges de barbelés.

Environ 4 millions de kilomètres de fils furent utilisés sur l'ensemble des fronts. La plupart des auteurs évoquèrent le même sentiment d'horreur devant le corps de camarades qui séchaient de longues semaines durant sur les lignes de barbelés adverses.

Arbre d'observation allemand. La sentinelle pouvait gagner sa position dissimulée au sommet en grimpant aux barreaux.


Zone rouge. Verdun.

Le givre matinal souligne les contours des cratères d'obus. La totalité des 100 kilomètres carrés du champ de bataille de Verdun fut le théâtre d'un déluge d'artillerie durant les dix mois de la campagne. Les pertes furent si effroyables qu'il est difficile de déterminer qui remporta vraiment la bataille.

 

Tranchées dans la forêt d'Argonne.

La forêt d'Argonne connut d'incessants combats dès le début de la guerre. Elle fut également le théâtre de l'ultime attaque des Alliés. Autour des tranchées allemandes, la forêt est resté inexploitée après les combats, aucun outil forestier ne pouvant résister aux multiples éclats de métal fichés dans les arbres.

Les 11 954 tombes du plus vaste cimetière militaire du Commonwealth illustrent la mort de masse durant la première guerre mondiale. Lors de sa visite en 1922 le roi George V le rappelle dans son discours : "Je me suis souvent demandé s'il pouvait y avoir meilleurs défenseurs de la paix que ces hordes de témoins silencieux, victimes des carnages de la guerre."

Cette longue immersion dans ce monde vieux d'un siècle, fut interrompue bruyamment par des jeunes du temps présent, défilant bruyamment dans les rues. Nous n'avons pas su pourquoi.

Ils ont même fait brûler volontairement une voiture de leur défilé. Effet spectaculaire prémédité semble-t-il.

 

Retournons dans le calme des jardins. Notez que je n'ai pas dit la solitude des jardins.


Michelle à la plage sous le palmier:-)

On voit à l'arrière le palais du Luxembourg que Marie de Médicis veuve d'Henri IV et Régente de France, a fait édifier à partir de 1615.

Ce palais princier, transformé en prison sous la Révolution, accueille depuis deux siècles une assemblée parlementaire. Le Sénat de la république y siège depuis 1879.

Un repos bien mérité.

Un souper à la maison,

avec un dessert comme il se doit, complète cette journée bien remplie.

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